2020-04-03 • Source :
Fondation France Chine
La polémique actuelle sur les chiffres de la mortalité du Covid19 en Chine et plus généralement les allusions plus ou moins directes de la part de certains médias et responsables politiques à d’éventuelles zones d’ombres voire des mensonges du gouvernement chinois dans la gestion de cette crise sont un mauvais présage.
Elles rappellent le climat délétère des premiers temps de cette épidémie en France où la Chine et les populations d’origines chinoises étaient stigmatisées, ces dernières parfois de manière violente dans nos rues.
Depuis, la situation sanitaire s’est largement aggravée en France, comme ailleurs dans le monde. Le confinement, initialement décidé pour deux semaines, a été prolongé jusqu’à la mi-avril au minimum et le décompte macabre du nombre de victimes augmente inexorablement jour après jour.
Cette situation exceptionnelle est, bien entendu, douloureuse à vivre pour la population qui est confrontée à un défi historique et il semble inéluctable que les tensions vont continuer de s’accroitre au sein de la société. Cela est aggravé par la défiance grandissante de la population face à ce qu’elle perçoit comme une incurie du gouvernement dans la lutte contre cette pandémie.
Ainsi, resurgit le spectre nauséabond et malheureusement si humain de la recherche de boucs émissaires pour essayer d’expliquer l’inexplicable.
Nous constatons, en effet, que le regard réprobateur se tourne à nouveau vers la Chine, à laquelle on reprocherait presque d’offrir son aide, cette dernière ayant mis en place l’un des plus ambitieux ponts aériens depuis la seconde guerre mondiale.
Cette opération gigantesque est pourtant vitale pour alimenter la France en matériels médicaux dont elle manque tant et permettre à ses personnels soignants et à tous les professionnels mobilisés de poursuivre leurs efforts essentiels.
Dans ce contexte, il est particulièrement injuste et même irresponsable de chercher à détourner l’incompréhension, les reproches, voire la colère de la population vers un ennemi extérieur car, d’une part, cela menace les relations anciennes entre la France et la Chine à l’heure où cette coopération est si précieuse.
D’autre part, cette attitude risque d’exposer à nouveau la population française d’origine chinoise à la vindicte populaire.
Ne cédons pas aux sirènes de la discorde. Nous n’avons rien à gagner à jeter de l’huile sur le feu à la recherche de victimes expiatoires.
Plutôt que se disperser et se diviser, il serait plus sage et utile de concentrer nos efforts pour améliorer la conduite de cette crise et veiller à ce que les dysfonctionnements constatés à tous les niveaux soient corrigés au plus tôt et riches d’enseignements à l’avenir.
La priorité est d’agir de concert pour dépasser cette période sombre en sauvant un maximum de vies, sans distinctions.
L’Histoire nous a malheureusement enseigné qu’il est toujours dangereux de désigner un bouc émissaire en temps de crise…
2020-04-03 • Source :
Fondation France Chine