2020-03-04 • Source :
www.opinion-internationale.com
On a coutume d’affirmer que les hommes se regroupent face à un ennemi ou un péril commun. La littérature et le cinéma foisonnent d’extraterrestres voulant nous envahir ou d’astéroïdes géants fonçant sur notre belle planète, également de terrifiants virus voulant faire place nette. Et à chaque fois, tous les hommes deviennent frères face à l’adversité pour sauver l’humanité.
Dans le monde réel, les attentats islamistes ou les catastrophes climatiques ont suscité une recrudescence, certes temporaire, de fraternité, du moins localement. Face au danger, nous défendons instinctivement ce que nous avons en commun.
Le coronavirus n’est pas chinois. Il n’est pas un « péril jaune ». Seule la coopération permettra de vaincre ce coronavirus, appelé désormais COVID-19.
Stigmatiser les Chinois ou les Asiatiques est absurde, contreproductif voire dangereux, profondément injuste. Les témoignages abondent d’enfants associant désormais contagion et Asiatiques. Que fait l’Education Nationale, pour ne parler que de la France, pour lever les préjugés qui ont gagné nos enfants depuis le déclenchement de la crise ? Dès la fin janvier, nous avons appelé à ne pas discriminer nos concitoyens d’origine chinoise qui, rappelons-le, sont en majorité Français !
Ne prenons qu’un exemple : la promiscuité entre homme et animal, que l’on évoque souvent, sans aucune compétence scientifique, pour expliquer son apparition au cœur du marché de Wuhan fin 2019, est une réalité dans d’innombrables contrées. Elle existe également en France, ne serait-ce qu’avec nos animaux domestiques, dont rien ne permet d’exclure qu’ils ne soient pas, un jour, porteurs du prochain coronavirus. Les démons et autres délires ont foisonné, surtout sur les réseaux sociaux et sur Internet (on a accusé les Chinois de manger des chauve-souris alors que les scientifiques n’ont nullement retenu cette hypothèse comme cause de l’épidémie du coronavirus) pour stigmatiser les conditions d’alimentation des Chinois, jusqu’en France. Il faut raison garder.
Dès le 22 janvier 2020, certes tardivement, la Chine a pris des mesures audacieuses et courageuses, notamment de confinement de la population, dont on se demande si les Français seraient à même de les accepter, si elles leur étaient imposées. Ce véritable sacrifice économique et social ne peut rester longtemps sans conséquence sur notre vie quotidienne, puisque la plupart des produits manufacturés que nous consommons viennent de Chine. Nous devons saluer ce sacrifice, au bénéfice non pas seulement de la Chine, mais du monde entier. L’Organisation Mondiale de la Santé, certes tardivement elle aussi, a salué les efforts de la Chine.
Les scientifiques sont à pieds d’oeuvre partout dans le monde pour isoler la cause de cette épidémie et trouver les meilleures parades contre ce nouveau virus. Depuis les premières alertes, les spécialistes se concertent, du professeur Nanshan Zhong à Pékin à l’Institut Pasteur en France, en passant par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. Prenons exemple sur la communauté scientifique internationale !
Aujourd’hui, la Chine joue donc la carte de la coopération scientifique. Sur les plans économiques, sociétaux, géopolitiques aussi comme le montre l’article de WEI Jingya, cette concertation doit jouer à plein, marque d’une véritable solidarité face à un ennemi qui n’a ni nationalité ni idéologie. Xi Jinping a d’ailleurs appelé Emmanuel Macron pour remercier la France de son engagement.
Dans cette crise, espérons que l’amitié franco-chinoise jouera à plein. Et comme c’est en période de gros temps que l’on compte ses amis, Opinion Internationale a décidé de réactiver sa rubrique “Les routes de la Chine”.
Car la France est attendue, regardée, aimée dans le monde, souvent beaucoup plus que les Français ne l’aiment ! Que doivent penser les Chinois de Chine ou de France de nos réactions stigmatisantes, paranoïaques et parfois racistes ? L’amitié entre la France et la Chine, entre les Français et les nombreux Chinois implantés en France, n’est pas une question politique. Ensemble, nous vaincrons non seulement le CODIV-19, mais aussi la crise globale en passe de se diffuser aussi vite, voire plus vite, que le virus.
Céder à la panique et aux préjugés est inutile. Nous ne prendrons qu’un argument de bon sens : dans les quartiers les plus fréquentés par les Chinois en France, le 13ème arrondissement de Paris et Belleville, aucune personne n’a été contaminée. Il n’y a pas de coronavirus dans la communauté chinoise de France. On peut s’y rendre, y aller manger et se promener !
Aider la Chine et être solidaire des Chinois de France et d’ailleurs, c’est aussi nous aider.
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2020-03-04 • Source :
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