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2020-11-01 • Source : Fondation France Chine


" Fondation View "

“La clé pour atteindre un objectif n'est ni la force ni l'intelligence, mais la constance dans l’effort.” 
W. Churchill

 
Or, il semblerait que dans la crise sanitaire actuelle, le gouvernement, en France, n’ait pas fait preuve d’assez de force, ni d’intelligence et encore mois de constance dans les efforts…

Nous avons évoqué dans un article précédent les leçons que la France et le reste du monde pouvaient retenir de l’expérience chinoise face à l’épidémie. Force est de constater qu’il n’en a rien été ici.

 

Succès et échecs chinois éclairants


Dans l’Empire du Milieu, une fois le réel danger évalué, des décisions fermes et radicales ont été prises dès le mois de janvier afin de circonscrire le virus dans la durée. Ainsi, au terme de 76 jours de confinement - on parle ici d’un confinement autrement plus rigoureux que ce qui a été connu en France - et de mesures de contrôle et de tests à grande échelle, la ville de Wuhan et l’ensemble du pays se sont retrouvés de facto débarrassés du virus.

Pourtant, du fait d’un excès de confiance suite à ce succès, les autorités chinoises ont excessivement relâché leurs efforts cet été, autorisant des vacances et voyages de masse. En conséquence, une résurgence du virus a été identifiée dans certaines villes et il a fallu de nouvelles mesures à une échelle inouïe pour ne pas se laisser déborder par les contaminations, notamment 9 millions de personnes testées en 5 jours à Qingdao en octobre !

Il y avait là des enseignements essentiels à retenir pour la France.

 

Absence d’anticipation et improvisation française : un confinement coûteux mais réussi


On le sait, la France a réagi tardivement dans cette crise en ne prenant, dans un (long) premier temps, quasi aucunes mesures et en minimisant les risques liés à la Covid19, entre la mi-janvier et la mi-mars. On ne reviendra pas sur les nombreuses polémiques concernant la gestion de l’épidémie par le gouvernement (le manque de masque et la communication désastreuse l’entourant, le manque de tests, le manque de respirateurs, le manque de lits dans les urgences…).

En l’absence d’anticipation et face à l’urgence de services hospitaliers débordés, il a donc été décidé, en dernière minute, un confinement national : annoncé le 16 mars pour une mise en œuvre… le lendemain. Du jamais vu dans l’Histoire de France !

A la surprise générale et avec satisfaction, et soulagement, le confinement a été globalement respecté par la population française, pourtant régulièrement qualifiée d’ingouvernable et de « réfractaire », prouvant ainsi qu’elle sait être responsable et solidaire, lorsqu’on s’adresse à elle avec transparence, respect et intelligence. Au prix d’un désastre socio-économique, la France semblait sur le point de parvenir à vaincre l’épidémie. Avant que tant de sacrifices ne soient gâchés.

 

Un déconfinement raté


Au terme de 55 jours, le déconfinement a été amorcé le 11 mai, sur volonté du Président de la République, principalement dans un souci de relancer l’économie et de pouvoir annoncer à la population qu’elle pourrait profiter des vacances estivales.

Afin de contrôler ce déconfinement, une ambitieuse stratégie de dépistage a été annoncée avec un objectif initial d’1 million de tests par semaine. Toutefois, cette politique prit du retard au démarrage (seulement 250 mille tests / semaine fin juin) avant, finalement, d’atteindre les objectifs fixés en septembre, puis de les dépasser… pour rien !

En effet, en raison de difficultés logistiques et d’organisation face au volume de tests voulu par le gouvernement, l’ensemble du système de santé se trouva engorgé et les résultats des tests décalés de plusieurs jours, voire une semaine, après les examens, les rendant de fait inutiles (et ce pour un coût non négligeable pour la collectivité : plus de 2 milliards d’euros à ce jour).

La population déconfinée et libre de circuler sur tout le territoire au moment des vacances estivales et l’Etat impuissant à contrôler l’épidémie, les chiffres de contamination et, plus grave, d’admission aux urgences se mirent alors à grimper inexorablement avec, au moment de la rentrée, en septembre, une situation à nouveau préoccupante, tous les indicateurs virant au rouge.

Ainsi, après avoir raté la gestion du début de la crise sanitaire et été contraint de recourir au confinement général faute d’alternative, le gouvernement a dilapidé les fruits, pourtant chèrement payés, de ce dernier en ratant le déconfinement. Comble de l’ironie, c’est le responsable de ce déconfinement qui est aujourd’hui le Premier ministre en charge d’en gérer les conséquences calamiteuses.

 

Stop and Go : jusqu’à quand et quoiqu’il en coûte ?


A présent que le couvre-feu, dont la logique échappait à de nombreux français, apparaît comme un échec qui aura coûté deux semaines supplémentaires pourtant précieuses et aggravé encore la situation économique, l’Etat se retrouve dans une impasse, ou plutôt une voie à sens unique, qui l’a conduit irrémédiablement vers un reconfinement général d’un mois minimum.

Ce reconfinement va exiger de nouvelles mesures économiques de l’Etat pour soutenir les salariés et les entreprises. On évoque 15 milliards d’euros pour ce mois sachant que depuis mars, ce sont déjà environ 470 milliards d’euros qui ont été mobilisés par la France.

Parmi ces mesures, on distingue principalement le renforcement du fonds de solidarité à destination des indépendants, petites entreprises et professions libérales (6 milliards d’euros pour un mois, soit autant que depuis le début de la crise), les exonérations de charges sociales (au moins 5 milliards d’euros), le crédit d’impôt pour les annulations de loyers d’entreprises (au moins 1 milliard d’euros) et le remboursement assoupli des PGE (prêts garantis par l’Etat). De toute évidence, cela ne suffira pas…

Ainsi, en raison de demi-mesures, d’atermoiements face à des décisions strictes et en essayant de suivre un entre-deux (en même temps !) intenable entre les impératifs sanitaires et les considérations économiques, le gouvernement échoue sur ces deux tableaux et se retrouve plus ou moins dans la même situation qu’en mars mais avec de nouveaux sacrifices requis et ce pour une durée indéterminée… car si l’Etat n’apprend pas de ses erreurs, qui sait s’il ne va pas les renouveler encore et encore (après Noël, par exemple) et ce jusqu’à la mise à disposition d’un vaccin, qui ne sera vraisemblablement pas opérationnel avant l’été prochain, au mieux ?

Or, l’expérience de la Chine nous enseignait pourtant que nous avions tout à perdre à ne pas persévérer vers un objectif unique plutôt qu’essayer de ménager la chèvre et le choux en cherchant à faire cohabiter les intérêts économiques et la santé publique avec pour résultat toujours plus de morts et toujours plus de destruction de richesse et d’emplois.

  Pourtant, il n’est pas trop tard pour cesser de tergiverser et prendre des mesures fortes faisant preuve de constance et de détermination dans les efforts afin d’enfin surmonter cette épidémie. Viendra ensuite le temps de rebâtir. Sur des bases saines et solides.

En Chine, après des sacrifices effarants et une fois le virus éradiqué, l’économie est la première du monde à redémarrer et ce, avec une vigueur remarquable.  

En conclusion, pour paraphraser encore Churchill, concernant les décisions qui ont été prises en France depuis le début de cette crise, de cette « guerre » évoquée par le Président de la République : vous aviez le choix entre le désastre sanitaire et le désastre socio-économique, vous n’avez pas choisi et vous avez les deux.

Fondation France Chine


2020-11-01 • Source : Fondation France Chine